jmd
2007-08-26 11:38:08 UTC
From: duc.darks
Date: 25 août 2007 09:17
Subject: lettre ouverte à mr leterme
Alors la c'est pas piqué des hannetons, j'aimerais savoir qui à écris cette longue
diatribe qui regorge de faits historiques !!!!!!!!!!!!!!
LETTRE OUVERTE A MONSIEUR LETERME
Ainsi donc, monsieur Leterme, vous n'avez, une nouvelle fois, pu cacher la haine
méprisante que vous ressentez à l'égard de vos voisins francophones. Je n'ose dire
compatriote car pour vous la Belgique n'est qu'une poubelle de l'Histoire abandonnée sur
le trottoir de la Flandre. Cela fait longtemps, trop sans doute, que les francophones
acceptent d'écouter les propos injurieux et mensongers des flamingants. Il ne faut pas
exciter davantage les bêtes furieuses, mais trop de patience peut nuire à une solution
équilibrée. Il est donc temps de répondre de manière pondérée mais ferme à votre discours
fondé sur une vision faussée et mensongère de la Belgique et de ses habitants.
La Terre promise
Le Vlaamse grond représente le fondement idéologique du flamingantisme. Ceux de votre
bord croient dur comme fer que la région occupée par la population flamande est un
sanctuaire qui lui appartient depuis toujours et pour l'éternité. C'est oublier, un peu
vite, que les populations actuelles de l'Europe du Nord proviennent des multiples
invasions provenant d'Asie. Les peuplades germaniques, auxquelles appartient la
population flamande, sont arrivées de l'est après les ancêtres des wallons et l'invasion
a été stoppée à la frontière des forêts de l'époque, qui est, à peu de choses près, la
frontière linguistique d'aujourd'hui. Ne me dites pas que cela n'est pas vrai. Un
flamingant m'a dit récemment que nous avions eu la chance d'avoir des forêts pour nous
protéger L'esprit de conquête et de domination du peuple flamand n'est donc, semble t-il,
pas une nouveauté. Bref, la tribu germanique flamande est arrivée un peu tard et s'est
emparée d'un territoire qui ne lui appartenait pas pour s'y installer et le considérer
ensuite comme sa terre promise, son sanctuaire inviolable. Cette appartenance quasi
mystique d'une terre éternellement réservée à l'homo flamandicus est donc une première
déformation de l'Histoire.
La Belgique de Jules César
Les braves peuplades qui vivaient dans la partie septentrionale de la Gaule avaient, sans
doute fini par s'entendre et devaient présenter suffisamment de traits communs pour que
Jules César n'hésite pas à les appeler collectivement « Belgae ». Si pour vous, Monsieur
Leterme, la Belgique est un accident de l'Histoire, ce fut alors un très ancien accident.
Une chose me rassure cependant. Dans sa fameuse chronique « de bello galico » Jules César
ne dit-il pas à propos des gaulois que « de tous, les belges sont les plus braves ». En
réalité, les manuels ont extirpé la fin de la phrase qui se terminait par « mais sont
aussi les plus bêtes ».En d'autres termes flamands et wallons étaient aussi stupides l'un
que l'autre. Voilà une égalité qui ne doit pas vous faire plaisir, Monsieur Leterme, pas
plus que l'existence lointaine d'une Belgique que vous semblez ignorer..
Jerusalem
De nombreux nobles flamands ont participé aux croisades et je ne doute pas qu'ils y ont
fait preuve de hardiesse et de bravoure. Pas de chance, Monsieur Leterme, c'est un
chevalier né à Baisy-Thy, un wallon donc, qui eut l'honneur de prendre la ville de
Jerusalem en 1099. Plus personne d'autre ne réussit cet exploit une seconde fois. Vous le
connaissez peut être. Allez, je vous mets sur la piste, il a hérité de terres dans les
ardennes et y a bâti un remarquable château fort. Vous y êtes ! C'est bien de Godefroy
(orthographe exacte) de Bouillon qu'il s'agit. Comme quoi certains wallons peuvent
parfois se montrer courageux et téméraires. Au fait, savez vous quels étaient ses « chefs
d'état major » ? Beaudouin II de Hainaut et Robert II de Flandre. Vous ne vous souveniez
pas ? Décidément, vous avez la mémoire sélective, Monsieur Leterme.
La bataille des éperons d'or
Ce haut fait d'armes est la victoire symbolique pour les flamingants de la supériorité
des courageux vassaux flamands contre leur détesté suzerain, le roi de France. Voilà
encore une présentation pour le moins déformée de l'Histoire car la bataille des éperons
d'or n'opposait pas la Flandre à la France mais bien la Belgique à la France. Mais oui,
vous ne rêvez pas, Monsieur Leterme, le comte de Namur et le Duc du Luxembourg ont
participé avec leurs troupes à la bataille et certains historiens prétendent même que le
comte de Namur était le commandant en chef des coalisés. Vous n'y croyez pas ? que
soit Vous ignorez, sans doute aussi, que deux années plus tard une seconde bataille eut
lieu à Mons-en-Pévèle opposant une nouvelle fois la France à la Flandre aidée par les
seuls namurois. L'issue de la bataille fut cette fois à l'avantage des français. N'ayez
crainte, les manuels d'Histoire flamands n'en font jamais état, car l'histoire a été
entièrement revisitée par les nationalistes flamingants. Comme nous allons le voir, ce
n'est pas la seule falsification, loin s'en faut !
Les multiples occupations
Les troupes étrangères ont défilé pendant des siècles dans nos belles régions et,
flamands comme wallons, ont été dominés par de multiples nations étrangères. Nous avons
été français, espagnol, germanique autrichien, français à nouveau et finalement
hollandais. Bien sur, il y eut quelques particularités intéressantes à signaler. Le
premier roi de France fut un franc de nos ancêtres, un certain Clovis natif de Tournai.
Cette ville, à l'histoire aussi riche que Bruges, fut aussi un certain temps sous
domination anglaise. La principauté de Liège eut aussi une histoire différenciée des
autres provinces belges. Je rappelerai que des villes flamandes comme Tongres ou Saint
Trond firent partie, et de bon gré, de la principauté liégeoise. Une nouvelle preuve que
les populations flamande et wallonne pouvaient vivre ensemble sans heurt et dans le
respect réciproque. D'ailleurs, ces deux populations se retrouvèrent ensemble dans les
provinces unies catholiques séparées des Pays-Bas réformistes. Que de parcours communs,
vous ne trouvez pas, Monsieur Leterme ? La dernière domination, celle du Prince d'Orange
Nassau, ne fut pas au goût des belges. L'économie belge devenait vassale des hollandais
et les anversois n'appréciaient pas particulièrement l'étouffement de leur port au
bénéfice d'Amsterdam et surtout de Rotterdam.
L'indépendance de la Belgique
Le soulèvement de la population belge en 1830 ne fut donc pas, comme vous souhaitez nous
le faire croire, un accident de l'Histoire. Bien au contraire, le mouvement
indépendantiste toucha toute la population belge qui incluait le Grand Duché du
Luxembourg actuel. Si ce mouvement naquit à Bruxelles et fut surtout soutenu par liège,
il reçut l'approbation des autres régions dont aucune ne se rangea aux côtés des bataves.
Le choix de la langue nationale
Le choix d'une langue nationale s'imposait alors pour asseoir les structures
administratives du jeune Etat. N'oublions pas que la conception de la gestion de l'Etat
était forcément centralisatrice à cette époque. La décision fut prise par le premier
parlement du royaume. Je vous entends déjà, Monsieur Leterme, rager contre le caractère
purement francophone de ce parlement. Nouvelle falsification scandaleuse de la vérité
historique ! Bien entendu, ce parlement était francophone pour la simple raison que nous
étions à l'époque du vote censitaire et que donc seules la noblesse et la bourgeoisie
avaient accès au pouvoir. Il se fait qu'à cette époque, les deux parlaient exclusivement
français, la langue diplomatique européenne de l'époque. . Rappelez vous, Monsieur
Leterme, nous sommes en 1830. D'ailleurs les devises de pays non latins étaient parfois
exprimées en français. Avez-vous connaissance, Monsieur Leterme, du « Je maintiendrai »
hollandais et du « Honni soit qui mal y pense » anglais ? Autre précision, la
participation flamande au premier parlement belge équivalait à celle des bruxellois et
wallons, mais elle n'est pas apparente pour les flamingants puisque les parlementaires
flamands, bourgeois et nobles, étaient francophones. Les manuels d'Histoire flamands
travestissent donc totalement l'Histoire en faisant croire que le français fut imposé aux
flamands par les ancêtres des francophones actuels. C'est, en réalité, l'ensemble de la
classe dominante qui choisit à l'époque la langue française sans que cela ne suscite de
débats passionnés. Et pour cause car, dans le contexte de l'époque, ce choix était
simplement logique. Comme je l'ai dit, le français était à l'époque la langue des classes
dominantes non seulement en Belgique mais sur l'ensemble de l'Europe. On parlait même
français à la cour de Russie. D'autre part, les classes inférieures ne parlaient, en
Belgique, qu'une multitude de dialectes locaux. Il n'y avait à l'époque pas plus de
langue flamande que de langue wallonne. La langue flamande fut unifiée bien plus tard
sous le sigle ABN après des décennies d'effort. Ne vous en déplaise, Monsieur Leterme, il
n'y eut pas de véritable choix, et le français ne fut pas imposé par la population
wallonne à la population flamande mais bien par les classes supérieures aux classes
inférieures, au sud comme au nord du pays.
La période industrielle
Au moment de l'indépendance, l'industrie wallonne était en plein développement grâce aux
charbonnages et à la sidérurgie qui généraient à leur tour de multiples ateliers
mécaniques. Ce fut une époque de gloire pour la Belgique qui devint la seconde puissance
industrielle du monde. C'est l'époque où l'arlonais Lenoir inventait le moteur à
explosion tandis que le liégeois Gramme inventait la dynamo. Deux inventions majeures
pour l'avenir, vous en conviendrez Monsieur Leterme, provenant de wallons paresseux et
imbéciles. C'est à cette époque aussi que les wallons allèrent initier les suédois à la
sidérurgie. Si vous vous promenez à Stockholm, peut être flânerez vous, sans le savoir,
dans la rue des wallons. Le savoir-faire wallon fut exporté au Moyen Orient, en Chine, en
Russie qui s'équipèrent de centrales électriques et de tramways conçus et réalisés chez
nous. Ceci ne fut possible que parce que la Belgique existait car nombreux furent les
travailleurs flamands qui vinrent en Wallonie pour participer à cet essor extraordinaire.
La qualité de leur travail et leur apport à l'économie belge sont reconnues sans conteste.
Bien entendu, me direz vous, tout cela était finalement au profit exclusif des
francophones. Nouvelle ignorance des réalités ! Le premier chemin de fer belge - qui
était aussi le premier sur le continent - fut créé sur la ligne Bruxelles-Malines, en
Flandre donc. Le canal Albert, travail gigantesque compte tenu des moyens de l'époque,
fut réalisé pour exporter l'acier wallon via le port d'Anvers plutôt que le port de
Rotterdam pourtant facilement accessible. Savez vous que, lors de la négociation avec
les hollandais au moment de l'indépendance, pour obtenir la libre circulation sur
l'Escaut pour le port d'Anvers, la Belgique s'est engagée à fournir actuellement un
quota d'eau potable aux Pays-Bas ? Ignorez vous que cette eau provenait et provient
toujours (car l'engagement est encore respecté aujourd'hui) de Wallonie ? Des
industriels wallons ont initié l'exploitation des mines du Limbourg, Acec a ouvert une
succursale à Gand, la fabrication ferroviaire a été développée à Bruges, Sidmar a été
créé pour donner à la Flandre une industrie sidérurgique. La côte belge n'était à la fin
du 19 ème siècle qu'une suite de petits villages de pêcheurs. Ce sont essentiellement
des francophones qui ont développé les cités balnéaires de la Vlaamse kust. Le
rayonnement économique de la Belgique allait permettre à Ostende de devenir « la reine
des plages » comme Spa devenait la ville thermale à la mode. La ville flamande de
Louvain, héritière d'un brillant passé, connut, pour la même raison, un nouveau
développement avec la notoriété internationale d'une université au développement de
laquelle les francophones participèrent plus qu'activement. Peut être avez-vous entendu
parler du chanoine Lemaître, le concepteur de la théorie du big bang ? Il n'y a pas à
dire, nous n'avons jamais manqué d'imbéciles en Wallonie. Le développement industriel et
culturel fut bien partagé durant cette période de gloire internationale et il serait
scandaleux de prétendre que la prospérité de l'époque fut au bénéfice exclusif de la
Wallonie. La Flandre fut, sans aucun doute possible, largement bénéficiaire de
l'indépendance de la Belgique.
La révolution sociale
L'essor économique de la Belgique ne se faisait pas par clivage Nord-Sud mais bien par
clivage de classes sociales. Le travail dur et souvent inhumain dans les industries
lourdes situées en Wallonie allait générer la naissance du socialisme. Les ouvriers
demandaient, à juste titre, un meilleur partage des richesses revenant jusqu'alors
exclusivement à la bourgeoisie. Comme les dialectes wallons étaient plus proches du
français que les dialectes flamands, les classes laborieuses eurent plus facile dans le
sud à comprendre et parler un français, même approximatif, que les travailleurs du nord
du pays. L'opposition se marqua donc, en Wallonie, par un socialisme politique basé sur
la lutte des classes ou, si vous préférez, sur l'opposition patron-ouvrier.
Cette révolution sociale se développa également en Flandre. Un socialisme assez proche de
celui de Wallonie se retrouvait dans le Limbourg minier tandis qu'un socialisme
linguistique se manifestait partout ailleurs. Pourquoi ? Tout simplement, Monsieur
Leterme, parce que la classe possédante flamande parlait français tandis que la classe
dominée parlait l'un ou l'autre des dialectes flamands. Le français devint donc le
symbole de l'ennemi dominateur et le clergé flamand, qui souhaitait logiquement
l'émancipation du petit peuple industrieux, devint ainsi le fer de lance du socialisme
linguistique à la base du flamingantisme. Le clergé, mieux éduqué que le peuple s'appuya
sur la vieille lutte du comte de Flandre contre le roi de France pour donner à cette
lutte une justification historique. Le clergé fut aussi à la base de la fondation de
l'ABN qui allait permettre la création d'une véritable langue flamande. La bourgeoisie
flamande se mit progressivement à parler flamand et pour garder son pouvoir vis-à-vis de
la masse vindicative prétendit, c'est de bonne guerre, qu'elle avait été forcée à parler
français depuis l'indépendance. Cette explication fallacieuse allait aviver le
flamingantisme et créer les bases du problème communautaire belge. Pourtant, il y avait
eu large interpénétration entre les deux communautés. A preuve les multiples Dewael ou
autres Dewaal au nord du pays et les innombrables Flamand, Flament ou De Vlaminck
résidant aujourd'hui dans le sud du pays. Il est d'ailleurs piquant de constater que les
ministres les plus flamingants aujourd'hui s'appellent Anciaux, Dewael ou Leterme. De
notre côté nous avons une multitude de politiciens d'origine flamande comme Cools,
Spitaels, Vanderbist, Van Cauwenberghe, Despiegeleer, Daerden ou autre Onckelinckx. Comme
vous le voyez, Monsieur Leterme, la Belgiqueque vous vous acharnez à détruire est bel et
bien une réalité.
L'influence allemande
Peu d'historiens ont étudié l'influence allemande sur le problème communautaire belge.
Elle ne fut pourtant pas négligeable, loin de là. On a beaucoup parlé d'ordres donnés en
français et incompréhensibles pour le soldat flamand lors de la bataille de l'yser, mais
il y a, en réalité, très peu de faits concrets vérifiés. Il faut dire que les ordres
militaires dans une tranchée ne peuvent être d'une variété et donc d'une complexité
extrême. Les services allemands avaient tout intérêt, à cette époque, à répandre de
telles rumeurs visant à diviser l'armée d'en face. En jetant le discrédit sur des
officiers parlant français, on avait la possibilité de décapiter l'armée belge et de
récupérer la sympathie de soldats appartenant à la famille germanique. Une telle volonté
de subversion est bien compréhensible en période de guerre. Aucune enquête sérieuse n'a
jamais été faite sur le sujet. Durant la seconde guerre mondiale, vos amis nazis ont
déporté en masse les prisonniers belges. Les ressortissants flamands furent rapidement
libérés tandis que les wallons devaient rester en Allemagne. Cette différenciation
marquait clairement la volonté des services allemands de diviser la Belgique. On peut
s'étonner qu'aucune voix ne s'est élevée en Flandre pour s'émouvoir du sort des
compatriotes francophones
Une religion de l'insulte
Comme vous, Monsieur Leterme, j'ai usé mes culottes sur les bancs de l'école catholique.
Même si je n'en ai pas conservé une foi vibrante comme la vôtre, les braves prêtres et
petits frères de l'époque m'ont fait découvrir les valeurs de l'humanisme, du respect des
autres, de la charité. Visiblement, l'enseignement catholique était quelque peu différent
au nord du pays. J'ai pu observer, à l'époque, les scouts flamands, dont la couleur de
chemise évoquait de mauvais souvenirs, défiler en chantant AVV-VVK. Tout pour la Flandre
(donc rien pour les autres) et la Flandre pour le Christ. Un rien intégriste avec un
zeste d'égoïsme bien marqué. Cela rappelait quelque peu un certain « Gott mit uns » de
mauvaise mémoire Nous avons eu droit aussi aux « Mars op Brussel », la Flandre réclamant
une part de gâteau toujours plus grande. Cela confirme, en tout cas, que, depuis
l'indépendance jusqu'au début des années 1960, le transfert financier fut plutôt dans le
sens Sud - Nord. Ces manifestations orchestrées par un parti catholique rabique étaient
agressives et franchement anti-francophones. Ceux qui ont vécu cela se souviennent de la
présence d'un militant bien connu à ces marches de santé. Il s'appelait Maertens,
Wilfried de son prénom, et fut plus tard plébiscité par les wallons (vous avez raison,
nous pouvons être très bêtes) comme premier ministre ! Il ne fallut pas attendre
longtemps pour entendre « Walen buiten » à la très catholique université de Leuven. Ce
rejet de l'autre était d'autant plus scandaleux que celui-ci avait largement contribué à
renforcer le rayonnement international de cette vénérable institution. Mais le pire était
encore à venir. Des associations flamandes comme le TAK ou le VMO (organisation
paramilitaire s'il en est) créèrent des troubles un peu partout. Plaques indicatrices
barbouillées, voitures françaises taguées à la côte belge, pardon la Vlaamse kust,
n'étaient que le reflet « amusant » des brutalités perpétrées par ces voyoux dans cetains
villages. Les insultes volaient : « Fransquiljoenen, waalse ratten ... » enzovoort Ces
chemises brunes participèrent aussi à l'annexion des Sudètes, je veux dire les Fourons.
Ces villages d'origine totalement wallons avaient attiré de nombreux résidents
hollandais, ce qui permit aux flamands de les considérer comme appartenant au Vlaamse
grond. Pas question de se souvenir dans ce cas de l'historique de cette région. Tout
l'inverse de la dialectique flamingante à Bruxelles Personnellement, Monsieur Leterme,
j'aurais admis volontiers que ces villages soient à facilités avec un maximum de respect
et de tolérance, le nombre de résidents des deux langues étant d'ailleurs à peu près à
parité. Oui, je sais, vous n'acceptez pas une telle tolérance à des endroits où des
francophones sont en large majorité. L'amour du prochain que vous a dicté votre foi
catholique, sans doute. Le CVP s'est emparé du pouvoir et le poste de premier ministre
fut littéralement séquestré par ce parti compréhensif et généreux. Les affaires
économiques furent aussi réservées à des ministres flamands. Ainsi, les représentations
ou missions à l'étranger furent essentiellement au bénéfice de la Flandre. Les
investissements en infrastructures furent aussi largement profitables à Moeder Vlaanderen
: autoroutes, aménagement des ports d'Anvers et de Zeebrugge, création de zonings avec
incitants pour les investissements étrangers, partout la priorité était au nord du pays.
Jamais dans le monde, je n'ai pu observer une telle disparité entre deux communautés. La
main mise sur le pouvoir politique et administratif était d'autant moins justifiée que la
proportion 57/43% devait normalement s'accommoder d'un partage plus équitable. Mais tout
était justifié par la fable de la revanche contre les vilains francophones qui avaient
imposé leur langue aux gentils flamands et qui d'ailleurs ne voulaient toujours pas se
mettre à la langue de Vondel.
Parler flamand ?
Nous touchons là au leitmotiv des flamingants : les francophones refusent de parler leur
langue. Traduisons : un million de francophones de Bruxelles et de la périphérie ne
veulent pas perdre leur identité et se laisser absorber par la notion flamande. Je vous
concède que ceci doit vous agacer, Monsieur Leterme. Quel surcroît de puissance n'aurait
pas la Flandre si elle pouvait se rendre maître de la capitale de l'Europe ? Eh, bien,
Monsieur Leterme, je ne me débrouille pas mal dans votre langue mais j'avoue ne pas avoir
envie de la parler. Aimeriez vous parler la langue d'une nation dont l'attitude est
agressive et insultante à votre égard depuis des décennies ? Et puis à quoi bon ? Malgré
la promotion de l'ABN les dialectes restent très vivaces. Il m'arrive toujours d'obtenir
des réponses en dialecte lorsque, par respect et par politesse, je fais l'effort de
parler Néerlandais en Flandre. J'ajouterai que la réponse est parfois donnée avec un
petit sourire narquois pour me faire comprendre que je suis un étranger à la race
flamande. Je ne suis toujours pas capable de comprendre deux limbourgeois ou deux
westhoekers parlant ensemble. Chose rassurante, un westhoeker ne comprendra pas mieux que
moi le limbourgeois. Vous pensez évidemment que j'exagère. Et pourtant, lorsque je
dirigeais un département au sein d'une multinationale, j'ai souhaité traduire une série
de documents dans les différentes langues des pays dont j'avais la charge. Tout s'est
très bien passé, sauf en néerlandais car je n'ai jamais pu mettre d'accord la clientèle
flamande et néerlandaise sur des textes communs. Les corrections de plusieurs flamands
divergeaient même entre elles. J'ai donc pris la sage décision de continuer la
distribution de textes en Anglais pour les Pays-Bas et la Flandre. Par chance, les textes
dans la langue de Voltaire furent agréés aussi bien par les français que les wallons.
Aucun de ces derniers n'exigea des connotations de Liège, de Charleroi ou d'Houtsiploux.
Désolé, Monsieur Leterme, mais vous comprendrez que votre langue manque d'attrait, en
grande partie à cause du comportement même des flamands.
Le refus de toute objectivité
Excédé par la hargne et le non respect de certaines libertés, les francophones ont
demandé un examen neutre et objectif d'une instance extérieure. Une envoyée de l'Union
européenne vint examiner la situation et conclut à l'excellent traitement de la minorité
flamande à Bruxelles et au mauvais traitement des libertés dans la périphérie de la
capitale. Cet avis émanait pourtant d'une femme respectable dont l'objectivité aux yeux
des flamands semblait garantie par sa provenance ethnique. Cette dame respectable était
pourtant d'origine germanique. Le rapport de l'experte de l'Union européenne ne plut
évidemment pas aux ayatollahs flamingants et fut donc jeté aux ordures. Avec raison, car
la réaction francophone fut tellement faible qu'elle en fut ridicule. C'est vrai,
Monsieur Leterme, à force d'être conciliants, nos représentants sont souvent de grands
imbéciles. Ce qui est réconfortant c'est que vous ne manquez pas d'être cons également.
La repeinture des poteaux de signalisation en jaune et noir est un signe de votre
obsession nationaliste qui ne manque pas de ridicule.
National socialisme et front populaire
Une analyse lucide de la situation permet de résumer le problème actuel de la vie
communautaire en Belgique. Le socialisme linguistique de la Flandre a tourné à
l'obsession, orientée habilement par la bourgeoisie flamande contre les francophones de
Bruxelles et de Wallonie. Cette prise de position a été exacerbée par les activistes de
certains milieux politiques et confessionnels. Le milieu catholique flamand a engendré la
haine et le mépris et a provoqué l'éclosion d'un national socialisme flamand, mieux connu
sous le vocable de flamingantisme. Comme Hitler, votre politique est essentiellement
basée sur la haine, le mépris et l'insulte alimenté par une excuse de revanche, supposée
juste et nécessaire. Comme Hitler, vous cultivez la religion de l'Ubermensch et de
l'Untermensch. Comme Hitler, seule la prospérité de votre nation compte, fut ce au
détriment des autres. Comme Hitler vous multipliez les mensonges et reniez vos paroles le
lendemain d'un accord conclu. Comme Hitler, vous pratiquez la politique des petits pas
jusqu'à obtenir la suprématie qui doit vous permettre d'écraser l'autre. Permettez-moi de
ne pas trouver cela très catholique. Les succès répétés de la Flandre à chaque remise en
cause de sa parole provoquant l'ouverture de nouvelles négociations est facilitée par la
faiblesse de la Wallonie dominée sans partage réel par un ...parti anesthésiant visant à
asservir les gens par l'assistanat en vue d'asseoir leur pouvoir. Il s'agit, ici aussi,
d'un socialisme mais d'un socialisme mou que j'aurai tendance à appeler « socialisme de
St Nicolas ». Avec l'ennui que la distribution des jouets commence par St Nicolas lui-
même. Aucune chance de redressement en Wallonie tant qu'un tel parti sera omnipotent et
que les autres partis se disputeront la « chance » de pouvoir l'accompagner servilement
au pouvoir. Vous l'avez compris, Monsieur Leterme, la situation belge ressemble à un
scénario déjà connu : le national-socialisme contre le front populaire. Rassurez vous,
l'issue de ce conflit ne fait pas de doute, mais une probable victoire de la Flandre
n'est pas éternelle. L'Histoire nous apprend que la fortune est changeante. Sachez que
nous n'oublierons pas de sitôt la veulerie du catholicisme flamingant. Et pourtant,
l'avenir pourrait être meilleur et l'union ferait une meilleure force pour les deux
communautés. Mais pour cela, il faut que l'électeur décide de mettre fin à deux univers
carcéraux : la xénophobie raciste en Flandre et la servilité de l'assistanat en Wallonie.
Est-ce encore possible ? Ce sera difficile et vous faites tout ce qu'il faut pour le
rendre impossible. J'aime les gens constructifs, compréhensifs, respectueux, corrects ;
je déteste les gens destructifs, égocentriques, haineux, menteurs. C'est pour cela,
Monsieur Leterme, que vous me dégoûtez profondément. Allez boire votre vin de messe et
lire votre évangile. Assurez-vous au préalable de la présence du sigle AVV-VVK sur sa
couverture.
Je n'ai pas l'honneur de vous saluer, Monsieur Leterme, car je ne voudrais pas que, par
hypocrisie, vous n'ayez la politesse feinte d'enlever votre képi. Il vous va si bien.
Date: 25 août 2007 09:17
Subject: lettre ouverte à mr leterme
Alors la c'est pas piqué des hannetons, j'aimerais savoir qui à écris cette longue
diatribe qui regorge de faits historiques !!!!!!!!!!!!!!
LETTRE OUVERTE A MONSIEUR LETERME
Ainsi donc, monsieur Leterme, vous n'avez, une nouvelle fois, pu cacher la haine
méprisante que vous ressentez à l'égard de vos voisins francophones. Je n'ose dire
compatriote car pour vous la Belgique n'est qu'une poubelle de l'Histoire abandonnée sur
le trottoir de la Flandre. Cela fait longtemps, trop sans doute, que les francophones
acceptent d'écouter les propos injurieux et mensongers des flamingants. Il ne faut pas
exciter davantage les bêtes furieuses, mais trop de patience peut nuire à une solution
équilibrée. Il est donc temps de répondre de manière pondérée mais ferme à votre discours
fondé sur une vision faussée et mensongère de la Belgique et de ses habitants.
La Terre promise
Le Vlaamse grond représente le fondement idéologique du flamingantisme. Ceux de votre
bord croient dur comme fer que la région occupée par la population flamande est un
sanctuaire qui lui appartient depuis toujours et pour l'éternité. C'est oublier, un peu
vite, que les populations actuelles de l'Europe du Nord proviennent des multiples
invasions provenant d'Asie. Les peuplades germaniques, auxquelles appartient la
population flamande, sont arrivées de l'est après les ancêtres des wallons et l'invasion
a été stoppée à la frontière des forêts de l'époque, qui est, à peu de choses près, la
frontière linguistique d'aujourd'hui. Ne me dites pas que cela n'est pas vrai. Un
flamingant m'a dit récemment que nous avions eu la chance d'avoir des forêts pour nous
protéger L'esprit de conquête et de domination du peuple flamand n'est donc, semble t-il,
pas une nouveauté. Bref, la tribu germanique flamande est arrivée un peu tard et s'est
emparée d'un territoire qui ne lui appartenait pas pour s'y installer et le considérer
ensuite comme sa terre promise, son sanctuaire inviolable. Cette appartenance quasi
mystique d'une terre éternellement réservée à l'homo flamandicus est donc une première
déformation de l'Histoire.
La Belgique de Jules César
Les braves peuplades qui vivaient dans la partie septentrionale de la Gaule avaient, sans
doute fini par s'entendre et devaient présenter suffisamment de traits communs pour que
Jules César n'hésite pas à les appeler collectivement « Belgae ». Si pour vous, Monsieur
Leterme, la Belgique est un accident de l'Histoire, ce fut alors un très ancien accident.
Une chose me rassure cependant. Dans sa fameuse chronique « de bello galico » Jules César
ne dit-il pas à propos des gaulois que « de tous, les belges sont les plus braves ». En
réalité, les manuels ont extirpé la fin de la phrase qui se terminait par « mais sont
aussi les plus bêtes ».En d'autres termes flamands et wallons étaient aussi stupides l'un
que l'autre. Voilà une égalité qui ne doit pas vous faire plaisir, Monsieur Leterme, pas
plus que l'existence lointaine d'une Belgique que vous semblez ignorer..
Jerusalem
De nombreux nobles flamands ont participé aux croisades et je ne doute pas qu'ils y ont
fait preuve de hardiesse et de bravoure. Pas de chance, Monsieur Leterme, c'est un
chevalier né à Baisy-Thy, un wallon donc, qui eut l'honneur de prendre la ville de
Jerusalem en 1099. Plus personne d'autre ne réussit cet exploit une seconde fois. Vous le
connaissez peut être. Allez, je vous mets sur la piste, il a hérité de terres dans les
ardennes et y a bâti un remarquable château fort. Vous y êtes ! C'est bien de Godefroy
(orthographe exacte) de Bouillon qu'il s'agit. Comme quoi certains wallons peuvent
parfois se montrer courageux et téméraires. Au fait, savez vous quels étaient ses « chefs
d'état major » ? Beaudouin II de Hainaut et Robert II de Flandre. Vous ne vous souveniez
pas ? Décidément, vous avez la mémoire sélective, Monsieur Leterme.
La bataille des éperons d'or
Ce haut fait d'armes est la victoire symbolique pour les flamingants de la supériorité
des courageux vassaux flamands contre leur détesté suzerain, le roi de France. Voilà
encore une présentation pour le moins déformée de l'Histoire car la bataille des éperons
d'or n'opposait pas la Flandre à la France mais bien la Belgique à la France. Mais oui,
vous ne rêvez pas, Monsieur Leterme, le comte de Namur et le Duc du Luxembourg ont
participé avec leurs troupes à la bataille et certains historiens prétendent même que le
comte de Namur était le commandant en chef des coalisés. Vous n'y croyez pas ? que
soit Vous ignorez, sans doute aussi, que deux années plus tard une seconde bataille eut
lieu à Mons-en-Pévèle opposant une nouvelle fois la France à la Flandre aidée par les
seuls namurois. L'issue de la bataille fut cette fois à l'avantage des français. N'ayez
crainte, les manuels d'Histoire flamands n'en font jamais état, car l'histoire a été
entièrement revisitée par les nationalistes flamingants. Comme nous allons le voir, ce
n'est pas la seule falsification, loin s'en faut !
Les multiples occupations
Les troupes étrangères ont défilé pendant des siècles dans nos belles régions et,
flamands comme wallons, ont été dominés par de multiples nations étrangères. Nous avons
été français, espagnol, germanique autrichien, français à nouveau et finalement
hollandais. Bien sur, il y eut quelques particularités intéressantes à signaler. Le
premier roi de France fut un franc de nos ancêtres, un certain Clovis natif de Tournai.
Cette ville, à l'histoire aussi riche que Bruges, fut aussi un certain temps sous
domination anglaise. La principauté de Liège eut aussi une histoire différenciée des
autres provinces belges. Je rappelerai que des villes flamandes comme Tongres ou Saint
Trond firent partie, et de bon gré, de la principauté liégeoise. Une nouvelle preuve que
les populations flamande et wallonne pouvaient vivre ensemble sans heurt et dans le
respect réciproque. D'ailleurs, ces deux populations se retrouvèrent ensemble dans les
provinces unies catholiques séparées des Pays-Bas réformistes. Que de parcours communs,
vous ne trouvez pas, Monsieur Leterme ? La dernière domination, celle du Prince d'Orange
Nassau, ne fut pas au goût des belges. L'économie belge devenait vassale des hollandais
et les anversois n'appréciaient pas particulièrement l'étouffement de leur port au
bénéfice d'Amsterdam et surtout de Rotterdam.
L'indépendance de la Belgique
Le soulèvement de la population belge en 1830 ne fut donc pas, comme vous souhaitez nous
le faire croire, un accident de l'Histoire. Bien au contraire, le mouvement
indépendantiste toucha toute la population belge qui incluait le Grand Duché du
Luxembourg actuel. Si ce mouvement naquit à Bruxelles et fut surtout soutenu par liège,
il reçut l'approbation des autres régions dont aucune ne se rangea aux côtés des bataves.
Le choix de la langue nationale
Le choix d'une langue nationale s'imposait alors pour asseoir les structures
administratives du jeune Etat. N'oublions pas que la conception de la gestion de l'Etat
était forcément centralisatrice à cette époque. La décision fut prise par le premier
parlement du royaume. Je vous entends déjà, Monsieur Leterme, rager contre le caractère
purement francophone de ce parlement. Nouvelle falsification scandaleuse de la vérité
historique ! Bien entendu, ce parlement était francophone pour la simple raison que nous
étions à l'époque du vote censitaire et que donc seules la noblesse et la bourgeoisie
avaient accès au pouvoir. Il se fait qu'à cette époque, les deux parlaient exclusivement
français, la langue diplomatique européenne de l'époque. . Rappelez vous, Monsieur
Leterme, nous sommes en 1830. D'ailleurs les devises de pays non latins étaient parfois
exprimées en français. Avez-vous connaissance, Monsieur Leterme, du « Je maintiendrai »
hollandais et du « Honni soit qui mal y pense » anglais ? Autre précision, la
participation flamande au premier parlement belge équivalait à celle des bruxellois et
wallons, mais elle n'est pas apparente pour les flamingants puisque les parlementaires
flamands, bourgeois et nobles, étaient francophones. Les manuels d'Histoire flamands
travestissent donc totalement l'Histoire en faisant croire que le français fut imposé aux
flamands par les ancêtres des francophones actuels. C'est, en réalité, l'ensemble de la
classe dominante qui choisit à l'époque la langue française sans que cela ne suscite de
débats passionnés. Et pour cause car, dans le contexte de l'époque, ce choix était
simplement logique. Comme je l'ai dit, le français était à l'époque la langue des classes
dominantes non seulement en Belgique mais sur l'ensemble de l'Europe. On parlait même
français à la cour de Russie. D'autre part, les classes inférieures ne parlaient, en
Belgique, qu'une multitude de dialectes locaux. Il n'y avait à l'époque pas plus de
langue flamande que de langue wallonne. La langue flamande fut unifiée bien plus tard
sous le sigle ABN après des décennies d'effort. Ne vous en déplaise, Monsieur Leterme, il
n'y eut pas de véritable choix, et le français ne fut pas imposé par la population
wallonne à la population flamande mais bien par les classes supérieures aux classes
inférieures, au sud comme au nord du pays.
La période industrielle
Au moment de l'indépendance, l'industrie wallonne était en plein développement grâce aux
charbonnages et à la sidérurgie qui généraient à leur tour de multiples ateliers
mécaniques. Ce fut une époque de gloire pour la Belgique qui devint la seconde puissance
industrielle du monde. C'est l'époque où l'arlonais Lenoir inventait le moteur à
explosion tandis que le liégeois Gramme inventait la dynamo. Deux inventions majeures
pour l'avenir, vous en conviendrez Monsieur Leterme, provenant de wallons paresseux et
imbéciles. C'est à cette époque aussi que les wallons allèrent initier les suédois à la
sidérurgie. Si vous vous promenez à Stockholm, peut être flânerez vous, sans le savoir,
dans la rue des wallons. Le savoir-faire wallon fut exporté au Moyen Orient, en Chine, en
Russie qui s'équipèrent de centrales électriques et de tramways conçus et réalisés chez
nous. Ceci ne fut possible que parce que la Belgique existait car nombreux furent les
travailleurs flamands qui vinrent en Wallonie pour participer à cet essor extraordinaire.
La qualité de leur travail et leur apport à l'économie belge sont reconnues sans conteste.
Bien entendu, me direz vous, tout cela était finalement au profit exclusif des
francophones. Nouvelle ignorance des réalités ! Le premier chemin de fer belge - qui
était aussi le premier sur le continent - fut créé sur la ligne Bruxelles-Malines, en
Flandre donc. Le canal Albert, travail gigantesque compte tenu des moyens de l'époque,
fut réalisé pour exporter l'acier wallon via le port d'Anvers plutôt que le port de
Rotterdam pourtant facilement accessible. Savez vous que, lors de la négociation avec
les hollandais au moment de l'indépendance, pour obtenir la libre circulation sur
l'Escaut pour le port d'Anvers, la Belgique s'est engagée à fournir actuellement un
quota d'eau potable aux Pays-Bas ? Ignorez vous que cette eau provenait et provient
toujours (car l'engagement est encore respecté aujourd'hui) de Wallonie ? Des
industriels wallons ont initié l'exploitation des mines du Limbourg, Acec a ouvert une
succursale à Gand, la fabrication ferroviaire a été développée à Bruges, Sidmar a été
créé pour donner à la Flandre une industrie sidérurgique. La côte belge n'était à la fin
du 19 ème siècle qu'une suite de petits villages de pêcheurs. Ce sont essentiellement
des francophones qui ont développé les cités balnéaires de la Vlaamse kust. Le
rayonnement économique de la Belgique allait permettre à Ostende de devenir « la reine
des plages » comme Spa devenait la ville thermale à la mode. La ville flamande de
Louvain, héritière d'un brillant passé, connut, pour la même raison, un nouveau
développement avec la notoriété internationale d'une université au développement de
laquelle les francophones participèrent plus qu'activement. Peut être avez-vous entendu
parler du chanoine Lemaître, le concepteur de la théorie du big bang ? Il n'y a pas à
dire, nous n'avons jamais manqué d'imbéciles en Wallonie. Le développement industriel et
culturel fut bien partagé durant cette période de gloire internationale et il serait
scandaleux de prétendre que la prospérité de l'époque fut au bénéfice exclusif de la
Wallonie. La Flandre fut, sans aucun doute possible, largement bénéficiaire de
l'indépendance de la Belgique.
La révolution sociale
L'essor économique de la Belgique ne se faisait pas par clivage Nord-Sud mais bien par
clivage de classes sociales. Le travail dur et souvent inhumain dans les industries
lourdes situées en Wallonie allait générer la naissance du socialisme. Les ouvriers
demandaient, à juste titre, un meilleur partage des richesses revenant jusqu'alors
exclusivement à la bourgeoisie. Comme les dialectes wallons étaient plus proches du
français que les dialectes flamands, les classes laborieuses eurent plus facile dans le
sud à comprendre et parler un français, même approximatif, que les travailleurs du nord
du pays. L'opposition se marqua donc, en Wallonie, par un socialisme politique basé sur
la lutte des classes ou, si vous préférez, sur l'opposition patron-ouvrier.
Cette révolution sociale se développa également en Flandre. Un socialisme assez proche de
celui de Wallonie se retrouvait dans le Limbourg minier tandis qu'un socialisme
linguistique se manifestait partout ailleurs. Pourquoi ? Tout simplement, Monsieur
Leterme, parce que la classe possédante flamande parlait français tandis que la classe
dominée parlait l'un ou l'autre des dialectes flamands. Le français devint donc le
symbole de l'ennemi dominateur et le clergé flamand, qui souhaitait logiquement
l'émancipation du petit peuple industrieux, devint ainsi le fer de lance du socialisme
linguistique à la base du flamingantisme. Le clergé, mieux éduqué que le peuple s'appuya
sur la vieille lutte du comte de Flandre contre le roi de France pour donner à cette
lutte une justification historique. Le clergé fut aussi à la base de la fondation de
l'ABN qui allait permettre la création d'une véritable langue flamande. La bourgeoisie
flamande se mit progressivement à parler flamand et pour garder son pouvoir vis-à-vis de
la masse vindicative prétendit, c'est de bonne guerre, qu'elle avait été forcée à parler
français depuis l'indépendance. Cette explication fallacieuse allait aviver le
flamingantisme et créer les bases du problème communautaire belge. Pourtant, il y avait
eu large interpénétration entre les deux communautés. A preuve les multiples Dewael ou
autres Dewaal au nord du pays et les innombrables Flamand, Flament ou De Vlaminck
résidant aujourd'hui dans le sud du pays. Il est d'ailleurs piquant de constater que les
ministres les plus flamingants aujourd'hui s'appellent Anciaux, Dewael ou Leterme. De
notre côté nous avons une multitude de politiciens d'origine flamande comme Cools,
Spitaels, Vanderbist, Van Cauwenberghe, Despiegeleer, Daerden ou autre Onckelinckx. Comme
vous le voyez, Monsieur Leterme, la Belgiqueque vous vous acharnez à détruire est bel et
bien une réalité.
L'influence allemande
Peu d'historiens ont étudié l'influence allemande sur le problème communautaire belge.
Elle ne fut pourtant pas négligeable, loin de là. On a beaucoup parlé d'ordres donnés en
français et incompréhensibles pour le soldat flamand lors de la bataille de l'yser, mais
il y a, en réalité, très peu de faits concrets vérifiés. Il faut dire que les ordres
militaires dans une tranchée ne peuvent être d'une variété et donc d'une complexité
extrême. Les services allemands avaient tout intérêt, à cette époque, à répandre de
telles rumeurs visant à diviser l'armée d'en face. En jetant le discrédit sur des
officiers parlant français, on avait la possibilité de décapiter l'armée belge et de
récupérer la sympathie de soldats appartenant à la famille germanique. Une telle volonté
de subversion est bien compréhensible en période de guerre. Aucune enquête sérieuse n'a
jamais été faite sur le sujet. Durant la seconde guerre mondiale, vos amis nazis ont
déporté en masse les prisonniers belges. Les ressortissants flamands furent rapidement
libérés tandis que les wallons devaient rester en Allemagne. Cette différenciation
marquait clairement la volonté des services allemands de diviser la Belgique. On peut
s'étonner qu'aucune voix ne s'est élevée en Flandre pour s'émouvoir du sort des
compatriotes francophones
Une religion de l'insulte
Comme vous, Monsieur Leterme, j'ai usé mes culottes sur les bancs de l'école catholique.
Même si je n'en ai pas conservé une foi vibrante comme la vôtre, les braves prêtres et
petits frères de l'époque m'ont fait découvrir les valeurs de l'humanisme, du respect des
autres, de la charité. Visiblement, l'enseignement catholique était quelque peu différent
au nord du pays. J'ai pu observer, à l'époque, les scouts flamands, dont la couleur de
chemise évoquait de mauvais souvenirs, défiler en chantant AVV-VVK. Tout pour la Flandre
(donc rien pour les autres) et la Flandre pour le Christ. Un rien intégriste avec un
zeste d'égoïsme bien marqué. Cela rappelait quelque peu un certain « Gott mit uns » de
mauvaise mémoire Nous avons eu droit aussi aux « Mars op Brussel », la Flandre réclamant
une part de gâteau toujours plus grande. Cela confirme, en tout cas, que, depuis
l'indépendance jusqu'au début des années 1960, le transfert financier fut plutôt dans le
sens Sud - Nord. Ces manifestations orchestrées par un parti catholique rabique étaient
agressives et franchement anti-francophones. Ceux qui ont vécu cela se souviennent de la
présence d'un militant bien connu à ces marches de santé. Il s'appelait Maertens,
Wilfried de son prénom, et fut plus tard plébiscité par les wallons (vous avez raison,
nous pouvons être très bêtes) comme premier ministre ! Il ne fallut pas attendre
longtemps pour entendre « Walen buiten » à la très catholique université de Leuven. Ce
rejet de l'autre était d'autant plus scandaleux que celui-ci avait largement contribué à
renforcer le rayonnement international de cette vénérable institution. Mais le pire était
encore à venir. Des associations flamandes comme le TAK ou le VMO (organisation
paramilitaire s'il en est) créèrent des troubles un peu partout. Plaques indicatrices
barbouillées, voitures françaises taguées à la côte belge, pardon la Vlaamse kust,
n'étaient que le reflet « amusant » des brutalités perpétrées par ces voyoux dans cetains
villages. Les insultes volaient : « Fransquiljoenen, waalse ratten ... » enzovoort Ces
chemises brunes participèrent aussi à l'annexion des Sudètes, je veux dire les Fourons.
Ces villages d'origine totalement wallons avaient attiré de nombreux résidents
hollandais, ce qui permit aux flamands de les considérer comme appartenant au Vlaamse
grond. Pas question de se souvenir dans ce cas de l'historique de cette région. Tout
l'inverse de la dialectique flamingante à Bruxelles Personnellement, Monsieur Leterme,
j'aurais admis volontiers que ces villages soient à facilités avec un maximum de respect
et de tolérance, le nombre de résidents des deux langues étant d'ailleurs à peu près à
parité. Oui, je sais, vous n'acceptez pas une telle tolérance à des endroits où des
francophones sont en large majorité. L'amour du prochain que vous a dicté votre foi
catholique, sans doute. Le CVP s'est emparé du pouvoir et le poste de premier ministre
fut littéralement séquestré par ce parti compréhensif et généreux. Les affaires
économiques furent aussi réservées à des ministres flamands. Ainsi, les représentations
ou missions à l'étranger furent essentiellement au bénéfice de la Flandre. Les
investissements en infrastructures furent aussi largement profitables à Moeder Vlaanderen
: autoroutes, aménagement des ports d'Anvers et de Zeebrugge, création de zonings avec
incitants pour les investissements étrangers, partout la priorité était au nord du pays.
Jamais dans le monde, je n'ai pu observer une telle disparité entre deux communautés. La
main mise sur le pouvoir politique et administratif était d'autant moins justifiée que la
proportion 57/43% devait normalement s'accommoder d'un partage plus équitable. Mais tout
était justifié par la fable de la revanche contre les vilains francophones qui avaient
imposé leur langue aux gentils flamands et qui d'ailleurs ne voulaient toujours pas se
mettre à la langue de Vondel.
Parler flamand ?
Nous touchons là au leitmotiv des flamingants : les francophones refusent de parler leur
langue. Traduisons : un million de francophones de Bruxelles et de la périphérie ne
veulent pas perdre leur identité et se laisser absorber par la notion flamande. Je vous
concède que ceci doit vous agacer, Monsieur Leterme. Quel surcroît de puissance n'aurait
pas la Flandre si elle pouvait se rendre maître de la capitale de l'Europe ? Eh, bien,
Monsieur Leterme, je ne me débrouille pas mal dans votre langue mais j'avoue ne pas avoir
envie de la parler. Aimeriez vous parler la langue d'une nation dont l'attitude est
agressive et insultante à votre égard depuis des décennies ? Et puis à quoi bon ? Malgré
la promotion de l'ABN les dialectes restent très vivaces. Il m'arrive toujours d'obtenir
des réponses en dialecte lorsque, par respect et par politesse, je fais l'effort de
parler Néerlandais en Flandre. J'ajouterai que la réponse est parfois donnée avec un
petit sourire narquois pour me faire comprendre que je suis un étranger à la race
flamande. Je ne suis toujours pas capable de comprendre deux limbourgeois ou deux
westhoekers parlant ensemble. Chose rassurante, un westhoeker ne comprendra pas mieux que
moi le limbourgeois. Vous pensez évidemment que j'exagère. Et pourtant, lorsque je
dirigeais un département au sein d'une multinationale, j'ai souhaité traduire une série
de documents dans les différentes langues des pays dont j'avais la charge. Tout s'est
très bien passé, sauf en néerlandais car je n'ai jamais pu mettre d'accord la clientèle
flamande et néerlandaise sur des textes communs. Les corrections de plusieurs flamands
divergeaient même entre elles. J'ai donc pris la sage décision de continuer la
distribution de textes en Anglais pour les Pays-Bas et la Flandre. Par chance, les textes
dans la langue de Voltaire furent agréés aussi bien par les français que les wallons.
Aucun de ces derniers n'exigea des connotations de Liège, de Charleroi ou d'Houtsiploux.
Désolé, Monsieur Leterme, mais vous comprendrez que votre langue manque d'attrait, en
grande partie à cause du comportement même des flamands.
Le refus de toute objectivité
Excédé par la hargne et le non respect de certaines libertés, les francophones ont
demandé un examen neutre et objectif d'une instance extérieure. Une envoyée de l'Union
européenne vint examiner la situation et conclut à l'excellent traitement de la minorité
flamande à Bruxelles et au mauvais traitement des libertés dans la périphérie de la
capitale. Cet avis émanait pourtant d'une femme respectable dont l'objectivité aux yeux
des flamands semblait garantie par sa provenance ethnique. Cette dame respectable était
pourtant d'origine germanique. Le rapport de l'experte de l'Union européenne ne plut
évidemment pas aux ayatollahs flamingants et fut donc jeté aux ordures. Avec raison, car
la réaction francophone fut tellement faible qu'elle en fut ridicule. C'est vrai,
Monsieur Leterme, à force d'être conciliants, nos représentants sont souvent de grands
imbéciles. Ce qui est réconfortant c'est que vous ne manquez pas d'être cons également.
La repeinture des poteaux de signalisation en jaune et noir est un signe de votre
obsession nationaliste qui ne manque pas de ridicule.
National socialisme et front populaire
Une analyse lucide de la situation permet de résumer le problème actuel de la vie
communautaire en Belgique. Le socialisme linguistique de la Flandre a tourné à
l'obsession, orientée habilement par la bourgeoisie flamande contre les francophones de
Bruxelles et de Wallonie. Cette prise de position a été exacerbée par les activistes de
certains milieux politiques et confessionnels. Le milieu catholique flamand a engendré la
haine et le mépris et a provoqué l'éclosion d'un national socialisme flamand, mieux connu
sous le vocable de flamingantisme. Comme Hitler, votre politique est essentiellement
basée sur la haine, le mépris et l'insulte alimenté par une excuse de revanche, supposée
juste et nécessaire. Comme Hitler, vous cultivez la religion de l'Ubermensch et de
l'Untermensch. Comme Hitler, seule la prospérité de votre nation compte, fut ce au
détriment des autres. Comme Hitler vous multipliez les mensonges et reniez vos paroles le
lendemain d'un accord conclu. Comme Hitler, vous pratiquez la politique des petits pas
jusqu'à obtenir la suprématie qui doit vous permettre d'écraser l'autre. Permettez-moi de
ne pas trouver cela très catholique. Les succès répétés de la Flandre à chaque remise en
cause de sa parole provoquant l'ouverture de nouvelles négociations est facilitée par la
faiblesse de la Wallonie dominée sans partage réel par un ...parti anesthésiant visant à
asservir les gens par l'assistanat en vue d'asseoir leur pouvoir. Il s'agit, ici aussi,
d'un socialisme mais d'un socialisme mou que j'aurai tendance à appeler « socialisme de
St Nicolas ». Avec l'ennui que la distribution des jouets commence par St Nicolas lui-
même. Aucune chance de redressement en Wallonie tant qu'un tel parti sera omnipotent et
que les autres partis se disputeront la « chance » de pouvoir l'accompagner servilement
au pouvoir. Vous l'avez compris, Monsieur Leterme, la situation belge ressemble à un
scénario déjà connu : le national-socialisme contre le front populaire. Rassurez vous,
l'issue de ce conflit ne fait pas de doute, mais une probable victoire de la Flandre
n'est pas éternelle. L'Histoire nous apprend que la fortune est changeante. Sachez que
nous n'oublierons pas de sitôt la veulerie du catholicisme flamingant. Et pourtant,
l'avenir pourrait être meilleur et l'union ferait une meilleure force pour les deux
communautés. Mais pour cela, il faut que l'électeur décide de mettre fin à deux univers
carcéraux : la xénophobie raciste en Flandre et la servilité de l'assistanat en Wallonie.
Est-ce encore possible ? Ce sera difficile et vous faites tout ce qu'il faut pour le
rendre impossible. J'aime les gens constructifs, compréhensifs, respectueux, corrects ;
je déteste les gens destructifs, égocentriques, haineux, menteurs. C'est pour cela,
Monsieur Leterme, que vous me dégoûtez profondément. Allez boire votre vin de messe et
lire votre évangile. Assurez-vous au préalable de la présence du sigle AVV-VVK sur sa
couverture.
Je n'ai pas l'honneur de vous saluer, Monsieur Leterme, car je ne voudrais pas que, par
hypocrisie, vous n'ayez la politesse feinte d'enlever votre képi. Il vous va si bien.